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Caractéristiques du mélanome du sujet jeune : étude basée sur une population régionale française - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.491 
C. Chelli 1, , C. Barbe 2, C. Duretz 1, M. Begue 3, A. Le Clainche 2, F. Grange 1
1 Dermatologie oncologique 
2 Unité d’aide méthodologique 
3 Centre de recherche et d’investigation clinique, CHU Reims, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’incidence des cancers augmente avec l’âge et le mélanome est le 3e en fréquence chez l’adulte jeune en France. Notre objectif était de décrire les caractéristiques du mélanome du sujet jeune sur une base de population et de les comparer à celles des patients plus âgés.

Matériel et méthodes

Pour tous les mélanomes incidents recensés entre 2004 et 2015 par l’observatoire du mélanome en Champagne-Ardenne (OMECHA), ont été recueillies des données sociodémographiques, cliniques et histologiques. Le stade T était renseigné selon la classification AJCC 8. La tranche d’âge 15–39 ans définissait le groupe jeune. Les mélanomes pré-pubertaires, de diagnostic parfois ambigu, étaient exclus. Nous avons comparé les données des groupes<40 ans et ≥ 40 ans et des sous-groupes selon le sexe.

Résultats

Au total, 2712 mélanomes ont été diagnostiqués, dont 793 in situ et 1908 invasifs. Il y avait moins de mélanomes in situ chez les<40 ans. Ceux-ci siégeaient plus souvent aux membres inférieurs (40,4 % vs 10,3 %, p<0,01) et au tronc (32,7 % vs 12,7 %, p<0,01) et moins souvent sur l’extrémité céphalique (3,9 % vs 62,6 %, p<0,01). Le type le plus fréquent était le SSM chez les<40 ans et le mélanome de Dubreuilh chez les ≥ 40 ans. Parmi les 1908 mélanomes invasifs, 233 (8,6 %) concernaient les<40 ans, chez lesquels ils étaient statistiquement plus fréquents sur les membres inférieurs et moins fréquents sur l’extrémité céphalique que chez les ≥ 40 ans. Les SSM prédominaient dans les 2 groupes. Chez les femmes<40 ans, les tumeurs avaient un Breslow inférieur (0,68 vs 0,95mm, p<0,0001), moins d’ulcération, et donc un stade T moins avancé, alors qu’il n’existait pas de différence significative d’épaisseur et de stade entre les 2 groupes chez l’homme. Comparées aux ≥ 40 ans, les femmes<40 ans avaient plus de mélanomes sur le tronc (26,5 % vs 17,9 %, p=0,02) tandis que les hommes avaient plus de mélanomes sur les membres inférieurs (22,8 % vs 11,1 %, p=0,001) et moins sur l’extrémité céphalique (9,8 % vs 18,2 %, p=0,04).

Discussion

La différence de topographie reflète l’épidémiologie générale du mélanome et la modification des habitudes vestimentaires au cours des générations (bikini, short). La rareté du mélanome de l’extrémité céphalique chez l’adulte jeune s’explique en partie par une photo-protection par les cheveux, qui tend à disparaître chez l’homme plus âgé. Notre étude met en évidence que l’âge jeune est chez la femme un atout pour un diagnostic précoce mais que ce n’est pas le cas actuellement chez l’homme. Ces données sont à corréler aux données de mortalité par mélanome, qui tend à diminuer chez la femme mais pas chez l’homme.

Conclusion

Le mélanome du sujet jeune est un problème de santé publique. Ses particularités reflètent l’évolution des comportements et méritent d’être connues pour améliorer la prévention. Les hommes jeunes devraient être particulièrement ciblés afin de diminuer à moyen terme la mortalité par mélanome chez l’homme.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Adultes jeunes, Épidémiologie, Mélanome


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.491.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A298 - décembre 2019 Retour au numéro
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